Reportage. La génération Z au cœur de la semaine de l’apprentissage

Marlène Legay rappelle qui est cette génération Z. « Il s’agit des moins de 30 ans, nés entre 1995-1997 et 2010.» Sa présentation est ponctuée de témoignages de jeunes qu’elle a interrogés, de constats et de questions à l’assemblée.

On retiendra que cette génération a « envie de bosser, mais un peu moins que ses aînés et avec plus de sens. » Le travail apparaît aussi comme quelque chose qui peut faire peur. Peur d’y être englouti, de s’y sentir mal, de ne pas être à sa place, de ne pas y trouver de sens… Il y a aussi les peurs extérieures liées à la guerre, le climat ou l’économie.

Pour Marlène Legay, l’enjeu majeur, c’est de « rassurer les jeunes ». Crédit photo : GREF Bretagne

La conférencière insiste : « L’enjeu majeur est de les rassurer. La pandémie a modifié leur projection de la temporalité. » Pour illustrer ses propos, elle cite le chanteur Orelsan, « un jour, on va mourir, tous les autres, on va vivre. »

Marlène Legay propose plusieurs clés à actionner pour recruter et fidéliser les jeunes : la personnalisation, la communauté, le sentiment d’utilité, d’impact, la réciprocité, l’intégration, la transparence, la confiance…

Une entreprise ou un organisme de formation doit donc s’efforcer de se mettre à la place de cette génération, de la comprendre pour travailler au mieux, ensemble. La relation personnalisée montre à la personne qu’elle est considérée en tant qu’individu dans sa singularité. Et cela, tout en appartenant à une communauté. Cette dernière doit être digitale, mais aussi physique.

Marlène Legay souligne qu’il est important pour un employeur ou un formateur de mettre en lumière l’utilité. Au cœur de son propos également : la confiance et la transparence. Aujourd’hui tout est traçable, prouvable. Des propos non clairs, un manque de transparence, peuvent faire douter le jeune. Il risque alors de fuir, car il ne pourra pas accorder sa confiance. Le discours doit donc être transparent, constant et exemplaire. La conférencière conseille également d’accorder au jeune sa confiance, le laisser-faire. Le cadre est plus horizontal que vertical.

Marlène Legay insiste également sur la place accordée à l’intégration de la personne. « Dédier un temps de qualité va permettre de renforcer le sentiment d’utilité et de recréer la chaîne de valeurs. » Elle poursuit : « Cette génération a très rapidement le sentiment de connaître l’ambiance de l’entreprise. » Elle pose trois leviers : l’ambiance, la relation avec les collègues et la relation avec le manageur. Marlène Legay considère qu’il faut dès avant l’arrivée démontrer l’appartenance à la communauté, rassurer et humaniser.

Elle conclut ainsi : « Pour faire correspondre leurs attentes et nos enjeux, notre responsabilité, c’est d’impulser une culture de l’apprentissage. Il y a un droit à l’erreur. Il doit être mis en regard de la culture de l’effort. » Elle termine par une demande de promesse : « Si vous ne comprenez pas les propos d’un jeune, allez à sa rencontre pour en discuter. »